Récits autobiographiques en images

Deux récits autobiographiques en images :

 

""Couleurs niçoises et provençales"

"Encres niçoises et provençales"

 

Ces albums doivent se feuilleter comme des récits autobiographiques en images. Le monde qui nous entoure s'appréhende par le regard avant de se conserver dans la mémoire et dans l'écrit. Devant son motif , l'artiste cherche à capter avec sa sensibilité un instant de sa vie, comme le diariste ou le mémorialiste face à la page blanche ou au clavier. Il y met peut-être plus de sincérité, plus de fidélité, du moins quand son projet est de fixer sa perception d'un paysage, d'un visage, d'un objet, plutôt qu'une vision intérieure, imaginaire ou conceptuelle ; je veux dire quand ce peintre ou ce dessinateur se proclament figuratifs et désireux comme moi de privilégier l'observation sur l'imagination.

Depuis vingt ans, j'expérimente les deux façons de sauver de l'oubli un peu de ma mémoire, l'une par l'écrit, l'autre par la représentation des choses et des lieux qui me sont familiers. Jusqu'ici, j'ai privilégié l'écrit, parce qu'il me semblait plus favorable à l'échange que l'image. Je pensais que mes peintures et mes encres ne me permettraient pas aussi bien que mes livres de communiquer avec le public dont je recherche l'estime ou l'amitié. Ces sortes de lecteurs que sont les visiteurs d'une exposition sont en effet plus réservés encore que ceux qui s'enferment avec un auteur en le lisant, avant de lui faire part éventuellement de son empathie ou de ses refus.

Une autre incertitude me retenait de donner à mes images la même diffusion qu'à mes écrits : je n'étais pas sûr de leur capacité à refléter tout ce que j'avais voulu y mettre. Et, sans fausse modestie, je persiste dans ce jugement sévère. Par défaut de technique ou de conception, mes productions graphiques ou picturales supportent difficilement l'épreuve d'un long accrochage aux murs d'une galerie ou d'une demeure à quoi se mesure la valeur d'une œuvre. En revanche, si j'abaisse le niveau de mon ambition, si je troque ma blouse de décorateur contre celle d'un simple illustrateur, je peux retrouver un peu de confiance en mes outils . Réduites à la dimension d'une page d'album, mises en « suites » au lieu d'être laissée seules sous le regard critique d'un visiteur, mes images, en couleurs ou en noir et blanc, bénéficient alors d'une mise en valeur collective, d'une réhabilitation en quelque sorte, du moins à mes yeux. Elles rendent assez fidèlement ma façon de voir, tout en décrivant les objets qui m'entourent et les lieux où j'ai vécu, où je me suis plu. Je ne leur donne certes pas la mission d'un guide touristique invitant au voyage ; je leur demande seulement, j'y reviens, de préserver et de transmettre une mémoire, celle d'un admirateur des œuvres de la nature et des hommes, qui les a contemplées dans les moments heureux de sa vie.

Les albums présentés rassemblent donc les témoignages de mon amour du Pays niçois, où je vis depuis quarante ans. J'y ai joint quelques images de Provence, le paradis perdu de mon adolescence, décorées de fleurs et de fruits produits par son sol. Les sites et les choses représentés ont ainsi été déterminés par les circonstances de ma vie. Un peu au hasard donc, en tout cas sans souci d'exhaustivité. Parvenu dans mon grand âge, j'ai ressenti le besoin de les rassembler, et de témoigner ainsi de ma ferveur devant la beauté du monde. J'ai choisi la forme qui me semblait la mieux armée pour résister à l'oubli : celle d'images à contempler dans un instant de loisir, pour retrouver et partager des émotions perdues.

 

Les deux diaporamas : une trentaine d'images parmi les deux centaines que comptent les albums.

 

Couleurs Niçoises et Provençales

 

Encres niçoises et provençales